La Partouze Musicale

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vendredi 22 avril 2022

La Partouze Musicale Hors-Série #7

Amis de La Partouze Musicale, vous êtes majeurs et vaccinés, vous avez du poil au kiki (ou pas, chacun ses goûts) et le droit de vote. Loin de moi l'idée de vous dire quoi faire dimanche, jouer au castor(1) ou aller à la pêche. Je pense comme l'ami Bégaudeau qu'il y a bien des façons d'occuper un dimanche d'élections et je ne crois absolument pas que le vote soit notre devoir suprême de citoyen.

Comme vous êtes là, que j'ai fini ma semaine, que ma partouzeuse préférée est partie au théâtre au débotté sans me laisser le temps de prévenir une de mes nombreuses maîtresses et que me voici bien désœuvré, je m'en vais donc vous expliquer pourquoi dimanche je vais voter Mélenchon Macron 8-)

J'ai voté dimanche 10 avril et ai donc accepté de participer à cette élection présidentielle en tant qu'électeur(2). Quel que soit le jeu de société, une fois que j'ai accepté de faire une partie, je n'ai pas l'habitude de la quitter en cours de jeu sous prétexte que je suis en train de perdre, que l'adversaire a déjà gagné et que j'avais oublié que j'avais partouze (et pourtant vous savez comme j'aime ça les partouzes !). Je voterai donc dimanche 24 avril.

Les votes blancs et nuls ne sont pas décomptés dans les suffrages exprimés. Certes ils transmettent un message mais à ce jour rien n'est prévu pour donner un débouché quelconque à ce message ; autant pisser dans un violon et comme vous le savez à La Partouze Musicale on aime la musique, on respecte donc les violons. Je ne voterai donc ni blanc ni nul.

Quand on s'appelle Marie-Charlotte ou Kevin, il peut sembler difficile de départager les deux candidats tant il est évident qu'ils se foutent tous les deux de notre gueule et ont atteint des sommets dans ce domaine ces derniers jours, aussi bien le DG de la Business Unit France de la World Company que l'héritière de la SARL Le Pen & Filles. Je ne m'appelle ni Marie-Charlotte ni Kevin.
Quel que soit le futur président nous allons en chier pendant les cinq ans à venir car sa politique sera essentiellement répressive et bien éloignée de ce à quoi la majorité aspire réellement. Un seul des deux(3) mènera cependant cette politique en la fondant sur le rejet d'une partie de la population française sur une base ethnique et religieuse, en violation de notre constitution. Si on ne s'appelle pas Mohammed ou Fatoumata c'est plus facile à oublier.

Les deux candidats sont nés avec une petite cuillère en argent dans la bouche et ne connaissent rien des difficultés du quotidien. L'héritière de la SARL Le Pen & Filles fait mine de se soucier du peuple alors que son programme est conçu au profit du patronat le plus rétrograde, celui qui ne cesse de déplorer les quelques acquis du programme du Conseil National de la Résistance. Manu le Malin est un éternel premier de la classe cordée et idéologue à œillères formé dans les prétendument meilleures écoles françaises qui ne sont en pratique que des annexes de l’École de Chicago. Même si sa gestion de la pandémie de Covid-19 a essentiellement été policière(4), il a cependant été capable de mettre de côté (certes temporairement... mais pour une durée conséquente) ses œillères libérales - dans un discours du 12 mars 2020 qui restera pour moi historique - en décidant de protéger entreprises et surtout salariés "quoi qu'il en coûte".

La guerre est de nouveau aux portes de l'Europe et d'aucuns rêvent d'en découdre depuis leur fauteuil club ou leur plateau de télévision sans réaliser qu'il ne s'agit pas du tout d'une partie de Counter-Strike. Emmanuel Macron, en tant que président du Conseil de l’Union européenne (du 1er janvier au 31 mai 2022) maintient envers et contre tout le dialogue avec le honni Vladimir Poutine qu'il sait être un chef d'état ayant derrière lui une large partie de sa population et une Histoire que l’Occident n’est plus capable de comprendre tant la deuxième guerre mondiale n’est plus associée pour nous qu’au génocide des juifs en oubliant que 27 millions de Soviétiques ont perdu la vie lors de la « Grande Guerre patriotique »(5). Emmanuel Macron sait qu'on doit toujours discuter jusqu'au bout avec ses ennemis adversaires(6) quoi qu'il advienne(7).

Si l'on additionne les scores des deux candidats de droite républicaine (je ne compte pas l'Objet Politique Non Identifié dénommé Jean Lassalle) on aboutit à 32.6% des suffrages exprimés (11 462 059 voix). Si l'on additionne ceux des trois candidats d'extrême-droite (dont un naufragé qui se prétendait jadis le dernier gaulliste), on aboutit à 32.3% des suffrages exprimés (11 344 230 voix). L'écart est (très) mince et je ne laisserai pas ces 22 806 289 personnes décider seules du niveau de saloperie qui sera mis en œuvre pendant les cinq prochaines années.

Pour toutes ces raisons, dimanche je glisserai dans l'urne un bulletin au nom d'Emmanuel Macron, quoi qu'il m'en coûte.

Dimanche à 20:17 il sera temps de passer à autre chose, de (re)commencer à faire de la politique, au travail (par exemple en se syndiquant, la CFE-CGC est sur certains sujets plus combative que la CGT et si ça vous chante vous pouvez même négocier le poids des chaînes en compagnie de la CFDT !), dans la rue (n'oubliez pas votre casque de moto et pensez bien à ne pas ramasser les grenades tombées à vos pieds(8)) et même en faisant ses courses (en lisant les étiquettes, en évitant certains produits, en choisissant leur origine, en achetant près de chez soi, en évitant autant que faire se peut DansMaZoneTM ou LivreTooTM).

"20:17" est le titre du premier morceau qui ouvre l'album "Trance Frendz" publié par Nils Frahm et Ólafur Arnalds(9) en 2016. Depuis 2012 les deux compères, tous deux membres du label Erased Tapes ont passé de nombreuses heures ensemble dans leurs studios de Berlin et Reykjavik, improvisant librement et enregistrant à l'occasion le résultat pour leurs fans. Le son du duo est étonnamment riche, un exemple tonalement pur d'expérimentation pilotée par les synthétiseurs, conçu et interprété par deux collaborateurs prolifiques.
"Trance Frendz" est l'enregistrement d'une session au Durton Studio de Nils à Berlin qui a également été photographiée par Alexander Schneider. Cette session s'est prolongée jusque tard dans la nuit (le dernier morceau s'intitule "03:06"), aboutissant à plusieurs morceaux élaborés graduellement et organiquement, chacun contribuant à la narration d'une oeuvre plus étendue, transformatrice. Enregistré en huit heures sans réenregistrements, édition ou mise en forme, "Trance Frendz" est un voyage captivant à travers de grands espaces sonores et des crescendos bourdonnant qui s'entrechoquent puis se reculent, laissant la voie à de délicates notes de piano et de tourbillonnantes plages de synthétiseurs.
« À la fin de la nuit nous avions toute cette musique qui sonnait si peu familière, même à nos propres oreilles, réclamant bruyamment d'être incluse dans cette collection » dit Nils Frahm.
Lundi 25 avril à 03:06, je vous souhaite d'être plongé dans un sommeil réparateur, prêts à aborder la suite avec toute l'énergie et la détermination nécessaires. Nous en aurons besoin, il va falloir faire du bruit.

Spéciale dédicace à tous les insoumis. Bonne partouze Bon quinquennat à tous ! 8-)

P.S. Vous n'aurez pas manqué de noter le retour de la mise en page soignée (poil aux pieds !), des liens hyper-texte pertinents (poil aux dents !) et des notes de bas de page pleines d'esprit (poil au kiki !), comme promis (re-poil au kiki !) ;-)

(1) Faire barraâage ! :-|

(2) Mais aussi en tant que candidat ayant obtenu les 500 parrainages... Fort heureusement ma consigne de non-vote a été appliquée à la lettre et je vous en remercie ! ;-)

(3) Même si l'autre n'a eu ni peur ni honte d'aller très loin dans cette même voie en déléguant de bien basses besognes à un sous-Sarkozy de bas étage dont j'ai jadis eu l'occasion d'observer pendant près d'une heure dans un établissement branché (eh oui, on ne se refuse rien à La Partouze Musicale !) à quel point il est effectivement odieux avec la gent féminine...

(4) Si ça vous empêche de voter pour lui au second tour, c'est que vous êtes à l'abri du chômage, tant mieux pour vous !

(5) Est-il besoin de préciser que je ne suis pas en train de "jouer" à la concurrence victimaire ?!

(6) Un ennemi veut vous détruire, un adversaire convoite la même chose que vous. Les ennemis sont (très) rares mais il se trouve que la grande course à ce qui reste a commencé, les adversaires vont donc se multiplier.

(7) Est-il besoin de préciser que contrairement à Jean-Marine je ne suis pas fan de Vladimir Poutine ?!

(8) Pour citer Waly Dia, « apparemment Mélenchon n'a pas assez rassuré ; ouiii son programme était plutôt redistributif, équitable maiiis il crie...
ben ouais mais Macron il crie pas mais il te crève un œil et il te coupe la main ! » 8-O

(9) La Partouze Musicale est écarlate de la honte de ne lui avoir pas encore consacré de billet... cet impardonnable oubli est désormais en partie réparé ! 8-)

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Olafur_Arnalds_Nils_Frahm_-_Trance_Frendz

dimanche 28 novembre 2021

La Partouze Musicale #115 (2021/47)

Cette semaine, La Partouze Musicale vous propose de vous préparer (en douceur) au Grand Remplacement en habituant vos (chastes) oreilles aux (mélodieuses) sonorités de la langue arabe tout en conservant certains de vos (rassurants) repères en matière de musique :-)

Yousef Kekhia est un auteur-compositeur-interprète originaire d'Alep qui a quitté la Syrie en 2013 (sans doute poussé par un impérieux besoin de faire du tourisme...), a passé quelques années à Istanbul où il a poursuivi ses études universitaires (je rappelle qu'en Turquie on parle turc, pas arabe...), s'est installé en Allemagne en 2016 et vit désormais à Berlin.
Lorsqu'il n'est pas occupé à voler, violer ou assassiner (!), il lutte contre le cancer, l'anxiété et la dépression (malheureusement véridique) qui lui laissent parfois le temps de combiner paroles en arabe littéraire, musique folk et électronique en un style singulier.
"Monologue" (2019) est son premier album, il y partage son voyage existentiel, sa situation de réfugié, ses problèmes de santé. Des sujets on ne peut plus graves à propos desquels il aspire cependant à transmettre des messages positifs à travers sa musique.

C'est le cas de la belle chanson qui conclut l'album et que je vous propose d'écouter, "Al Tayr" (الطير, l'oiseau), chanson dans laquelle il dialogue avec un oiseau - comme lui migrateur - qui ne comprend pas le concept de frontière et qu'on puisse diviser les territoires par des lignes, lui qui parcourt sans limites les mers et les terres.
L'exil est le prix de la liberté, dit l'oiseau.

Spéciale dédicace à tous les exilés. Bonne partouze à tous·tes !

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Yousef_Kekhia_-_Monologue

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