Pendant que les CSP+ découvrent les vertus d'un prétendu retour aux fondamentaux ou tiennent des journaux de confinement depuis leurs résidences secondaires, le prolétariat (tiens, il avait pas disparu celui-là ?!) est sommé - au nom de l'intérêt supérieur d'une nation en guerre (?!) - de continuer à produire les biens fondamentaux, les transporter, les distribuer, les commercialiser et même les livrer à domicile.
Tout ça dans les mêmes conditions que les médecins de ville, c'est-à-dire sans masques, sans gants, sans gel hydro-alcoolique... toutes choses qui ne font semble-t-il pas partie des biens fondamentaux, contrairement aux semi-conducteurs et aux avions 8-O

Je suis chez moi depuis une semaine, j'ai l'électricité, l'eau courante, une connexion internet et je télétravaille. Mon frigo et mes placards sont pleins. Les magasins sont approvisionnés, les ordures sont ramassées, même les transports en commun(1) fonctionnent encore si besoin est. Tous ces services de base sont assurés par des gens (énormément de femmes) dont le travail est indispensable à la vie en société. Pas le mien. Je ne dis pas que mon travail est inutile ; il n'est pas indispensable(2), sinon je ne serais pas en télétravail...

Je pense que la prochaine fois que j'aurai le plaisir de rentrer dans une boulangerie, à la traditionnelle question de la boulangère "et avec ceci ?", je ne grommellerai pas le tout aussi traditionnel "rien, merci" avec une pointe d'agacement mais lui répondrai plutôt avec un grand sourire(3) "hmmm écoutez en entrant je n'avais besoin de rien d'autre mais là je sens monter en moi une furieuse envie de partouzer en compagnie de deux religieuses... une au café et l'autre au chocolat s'il vous plait !" ;-)

Amis CSP+, mes frères, prions pour que le prolétariat (ouh le vilain anachronisme que voilà !) ne se rende pas compte qu'il est soudain en position de force(4)...
Lorsqu'un CSP+ se rend compte qu'il est "indispensable", que lui conseille donc de faire ReliéDansTM, l'inénarrable site ouaibe de l'autosatisfaction et du marketing de soi ? Pardi, de faire un chantage au départ !
Alors serrons les fesses en espérant que les prolétaires (ma parole mais c'est une obsession !) ne se rendent pas compte qu'ils ont là une occasion rare de faire un gigantesque chantage au départ(5), à l'arrêt total, au sauve-qui-peut général ! Voire une révolution, un truc de ouf ! 8-O

Juan Miranda, le picaresque bandit du film "Il était une fois la révolution" a une définition toute personnelle de la révolution :
« La révolution ! C'est pas à toi nom de Dieu à me parler de révolution ! Je sais très bien comment ça éclate. C'est des gens qui savent lire dans les livres qui vont voir ceux qui savent pas lire dans les livres, les pauvres gens quoi et puis ces types là leur disent : ah ah le moment est venu de changer tout ça ! (...) Et les pauvres bougres font le changement... Après ça les plus malins de ceux qui savent lire s’assoient autour d'une table et ils parlent et ils mangent... et ils mangent et ils parlent… Et pendant ce temps là qu'est-ce qu'ils font les pauvres bougres ? Ils sont morts !!!... C'est ça ta révolution ! Chut... s'il te plaît, me parle plus de révolution (...) Et qu'est-ce qui arrive quand c'est fini, pauv' con ?! Rien, tout r'commence, comme avant. »
A la suite de quoi John Mallory, le dynamiteur et révolutionnaire irlandais jette au loin (dans une flaque de boue...) "Le Patriotisme", l'ouvrage de Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine qu'il était en train de lire...

Il manquait un morceau tiré d'une bande originale de film à La Partouze Musicale... Je vous propose donc d'écouter "Giù la testa" (littéralement baisse la tête, délicieusement traduit en français par planque-toi connard !) le morceau phare ("chonn chonn chonn"(6)) de la (très) belle bande originale composée par Ennio Morricone pour "Il était une fois la révolution" (1971), chef d’œuvre largement sous-estimé(7) de Sergio Leone dont ce fut le dernier western, un western où la moto et la mitrailleuse remplacent le cheval et le Colt Peacemaker...
J'ai perdu le compte du nombre de fois où j'ai vu ce film, en VO comme en VF (qui a ma préférence !) et je sais que le reverrai encore... car je ne m'en lasse pas ! 8-)

Je connais quelqu'un d'autre qui ne s'en lasse pas, c'est mon père - grand amateur de westerns(8) devant l’Éternel - qui le regarde à chacune de ses diffusions à la télévision (Je mets un lien hypertexte pour les plus jeunes qui ne sauraient pas de quoi il s'agit... c'est comme ToiTubeTM mais un bolos choisit à ta place ce que tu témas ! Ces derniers liens étant pour les plus âgés qui ne sauraient pas de quoi il s'agit...).
Il se trouve que c'est aujourd'hui le 83ème anniversaire de mon vénérable père donc Spéciale dédicace et Joyeux Anniversaire Papa ! :-D

Prenez soin les uns des autres, Bonne Partouze ! :-)

(1) Mais si, vous savez, ces grands véhicules collectivistes pour les prolos, à pneus ou sur rails - les véhicules, pas les prolos (!) - dont les conducteurs sont de sales privilégiés à régimes spéciaux...

(2) Quoique, en bossant dans les télécoms, en ce moment on pourrait se laisser griser par la cocasse impression d'être Jésus multipliant les pains ;-)

(3) Nooon, j'déconne ! Dans deux mois tout redeviendra comme avant... ou pas !?...

(4) A-t-il réellement jamais cessé de l'être ?!...

(5) On se lève et on se casse. C’est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde.

(6) J'ai mis longtemps à comprendre qu'il s'agit en fait de "Sean Sean Sean", Seán étant le véritable prénom de John ! "Invenzione per John" est d'ailleurs un autre (très) beau morceau de cette BOF...

(7) La page wikipédia francophone qui lui est consacrée est famélique :-(

(8) Il a coutume de dire qu'il déteste les USA et qu'il n'aime que deux choses faites par les Américains : le Pepsi ColaTM et les westerns ! ;-)

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Ennio_Morricone_-_Giu_la_Testa