La Partouze Musicale

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dimanche 14 janvier 2024

La Partouze Musicale #162 (2024/02)

Mes amis, quelle joie intense, quel bonheur ineffable, que dis-je quel kiff ! Depuis trois jours je suis aux anges, c'est bien simple, si on ne m'avait pas sournoisement forcé la main la semaine dernière, j'aurais repris La Partouze Musicale cette semaine pour partager avec vous la véritable béatitude qui est la mienne depuis le 11 janvier. Rendez-vous compte : Rachida Dati, ministre de la culture ! :-D

C'est bien simple, pour moi c'est presque comme si Valérie Pécresse avait été élue Présidente de la République Française ! Eh oui, vous saviez déjà pour Valou ; désormais je ne peux plus vous cacher qu'elle est au coude à coude dans mon petit cœur d'islamo-gauchiste avec Rachida... Que voulez-vous, j'aime les femmes en Louboutin, je suis sexuellement de droite ! 8-)

Rachida Dati me fascine depuis longtemps, que dis-je elle me subjugue ! Cette femme(1) n'a peur de rien, elle ose tout (d'aucuns diraient d'ailleurs que c'est à ça qu'on la reconnait...). Femme d'origine maghrébine, le cliché la voudrait modeste, travailleuse et de gauche. Eh bien non, elle est de droite, dilettante(2) et forte en gueule ! Et c'est son droit le plus absolu !
Surtout, Rachida est une croqueuse d'hommes ; rendez-vous compte, le triste sire auquel elle a fini par demander une pension alimentaire pour sa fille s'est défendu devant la Justice de façon bien peu élégante - et surtout fort sexiste - en affirmant qu'elle avait huit amants dans la même période. Parmi eux, "un animateur télé, un ministre, un PDG, un Premier ministre espagnol, l'un des frères de Nicolas Sarkozy, un procureur général qatari et l'héritier d'un empire du luxe", mazette, quel appétit et comme elle a bon goût la coquine ! ;-)

Bref, il est clair que Rachida Dati ne pouvait que se retrouver un jour dans La Partouze Musicale car pour moi, Rachida, elle est extra ! 8-)

"C'est extra" est une superbe chanson érotique (écoutez bien les paroles !) de Léo Ferré, parue sur l'album "L'Été 68" en 1969 (année érotique). Il s'agit de l'un des plus gros succès de Léo Ferré, vous l'avez déjà entendue mille fois et je ne vais donc pas vous proposer d'en écouter la version originale mais la très chouette reprise publiée par la québecoise Térez Montcalm sur son album "Connection" en 2009. Interprétée par une femme au timbre éraillé et langoureux, "C'est extra" prend une petite tonalité lesbienne qui n'est pas pour nous déplaire à La Partouze Musicale 8-)

Ah Valérie et Rachida en robes de cuir comme un fuseau, de la musique en bas des reins, s'enlaçant dans des draps de satin blanc(3), les mains qui jouent de l'arc-en-ciel, des cris qui montent au ciel et, sous le voile à peine clos, cette touffe [biiiiiiip ! blam !](4)

Spéciale dédicace à l'amie Pascale dont ce sera l'anniversaire samedi, d'avance Bonne Partouze Joyeux Anniversaire Pascale ! :-D
Bonne Partouze à tous·tes ! ;-)

(1) Hmmm et quelle femme ! Presqu'aussi sexy qu'Emma Peel/Diana Rigg, c'est dire ! 8-)

(2) En revanche elle travaille énormément son look, chose qu'on ne saurait lui reprocher à La Partouze Musicale ! ;-)

(3) Léo Ferré aurait eu l'idée de cette chanson en voiture, entre deux concerts, en écoutant sur son autoradio "Nights in White Satin" des Moody Blues auxquels il fait référence à deux reprises.

(4) J'ai justement retrouvé tout récemment dans un placard le rouleau à pâtisserie acheté pendant le confinement - et assez peu utilisé jusqu'ici - par ma partouzeuse préférée et je m'étonnais que nous l’ayons encore...

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Terez_Montcalm_-_Connection

dimanche 23 avril 2023

La Partouze Musicale Hors-Série #9

Le 24 octobre dernier, à la suite de La Partouze Musicale #138 (2022/42), Claudine, la mère de ma partouzeuse préférée, m'a envoyé le sms (so Y2K) suivant qui m'a particulièrement fait plaisir et que j'ai donc précieusement conservé dans la mémoire de poisson rouge de mon dumbphoneTM :

« Coucou mon gendre préféré. J'ai remarqué à la partouze précédente que ton message était bref, très bref...  Et voilà qu'à la dernière partouze tu récidives et en plus tu assumes. Quand notre partouzeur préféré retrouvera sa verve, son esprit, disons même son insolence ? Ça me manque. Bisous, Claudine. »

Message particulièrement bien rédigé de la part de ma belle-mère et néanmoins fidèle partouzeuse de la première heure qui - bien qu'ancienne professeure de français - était d'ordinaire expéditive, peu soucieuse des formes (hormis en littérature et en art) et dont les textos étaient d'habitude rédigés avec les pieds.

Claudine aimait passionnément ses trois enfants (deux garçons - des amis de 40 ans - et une seule fille, d'où la malice à me qualifier de gendre préféré ;-) ), la littérature et la poésie (elle collectionnait les éditions des "Fleurs du Mal") qu'elle avait fait découvrir à des générations d'élèves de lycée professionnel ainsi que la peinture (tout particulièrement Gérard Garouste, de 2 mois son cadet) qu'elle pratiquait avec un certain talent depuis qu'elle était à la retraite. La musique venait ensuite mais elle aimait découvrir de nouvelles choses et surtout adorait France Gall et Leonard Cohen.
Il y a quelques années, j'avais gagné 2 places (grâce aux Inrocks, qu'ils en soient remerciés) pour un des derniers concerts de Leonard Cohen à Toulouse (je ne crois pas qu'il soit ensuite revenu dans la Ville Rose) et ne pouvant y assister lui avait offert ces places (quel fayot !), elle en avait été enchantée :-)

Lorsqu'il publie son quatorzième album studio "You Want It Darker" en 2016 à 82 ans, deux semaines avant sa mort, Leonard Cohen a déjà une vie de chefs-d’œuvre derrière lui, dont beaucoup, comme "Hallelujah" pour ne citer que le plus célèbre, sont très imprégnés de thèmes religieux. "You Want It Darker", la chanson éponyme qui ouvre l'album, d'une durée de quatre minutes environ, consiste en la sombre confession religieuse d'un homme qui affronte sa propre mortalité. Les paroles empruntent beaucoup à la liturgie juive et à des textes bibliques. Les chœurs sont ceux du chantre et de la chorale de la congrégation Shaar Hashomayim, synagogue de la ville natale de Leonard Cohen, Montréal. De l'avis de ce rabbin, Gideon Zelermeyer, fan de très longue date de Leonard Cohen, il s'agit d'un "chef-d’œuvre immédiat".

Comme Bob Dylan, l'autre troubadour juif, Leonard Cohen entretient depuis longtemps une relation ambivalente avec le Dieu de l'Ancien (et du Nouveau) Testament. Il ne se contente pas de citer le Kaddish (la prière juive pour les morts, "magnifié, sanctifié...") mais il s'adresse aussi directement au Divin. Il s'agit du Dieu qui a exclu Leonard Cohen du jeu, ignoré le ''million de bougies'' allumées dans le vain espoir d'une rédemption et qui semble uniquement "vouloir assombrir''. En effet, Cohen chante (ou grogne) : “Ils mettent en rang les prisonniers et les gardes mettent en joue”. Si le monde est aussi sombre qu'il semble l'être, si l'humanité est si peu rachetable, alors Dieu doit le vouloir ainsi.

Le mot hébreu "Hineni", que Leonard Cohen répète dans la chanson, signifie littéralement "Me voici". "Hineni !" est prononcé par Abraham et d'autres figures bibliques. C'est une acceptation de responsabilité morale : me voici, je ne fuis pas.
La chanson-titre de l'album a été diffusée pour le 82ème anniversaire de Leonard Cohen et l'album est sorti un mois plus tard, à l'occasion de Yom Kippour. "Hineni" est également le titre de la prière récitée par le chantre durant Yom Kippour, il y confesse ne pas être digne de représenter la congrégation et se tenir humblement devant le Tout-Puissant. Cohen semble faire une confession similaire : Je suis peut-être un poète et une vedette mais Tu sais tout aussi bien que moi que je ne suis pas digne de tout cela. Je suis là devant Toi, prêt à ce que Tu m'emportes.
Le discours religieux agit bien sûr à un niveau plus profond que le sens littéral. Ce sont là les mots d'un homme malade de 82 ans au bout d'une longue vie charnelle et spirituelle. C'est de la poésie, non de la prose ; le cœur brisé et non l'esprit logique.

Leonard Cohen pratiquait également le bouddhisme et privilégiait la poésie iconoclaste des maitres zen à la méditation "en pleine conscience'' désormais à la mode dans la Silicon Valley. Il y a aussi une forme de zen dans "You Want It Darker", de l'ordre du "c'est ainsi, c'est tout" que Maître Cohen nous assène sans vernis et sans circonvolutions.

Les paroles sont remarquablement mises en valeur par la production du morceau, au lieu d'en être affadies comme dans certains de ses enregistrements passés. Adam Cohen, le fils de Leonard, lui aussi chanteur et musicien, joue la simplicité avec une ligne de basse, des percussions acoustiques et électroniques, et un subtil orgue Hammond en arrière-plan. Le son est actuel, surtout pour un octogénaire, mais l'accent est mis sur les paroles et sur la lancinante musique sacrée.
Est-ce qu'un chanteur né en 1934 a sorti un hit en 2016 ? Probablement pas. Se souviendra-t-on de ce chef-d’œuvre tardif longtemps après que Leonard Cohen nous a quitté ? Absolument(1).

Pour plein de raisons qu'il serait vain d'énumérer ici, Claudine et moi aurions dû nous détester cordialement.
Elle aimait au contraire m'appeler malicieusement son gendre préféré. Quant à moi, je l'aimais bien (c'était quand même une emmerdeuse de compétition !) mais je ne le lui ai jamais dit, je suis cependant certain qu'elle le savait.
Claudine a rejoint Leonard Cohen (pour lequel elle avait vraisemblablement le béguin) vendredi 14 avril, עליה השלום.

Bonne Partouze Claudine ! 8-)

(1) Tout ce qui précède est une traduction partielle et personnelle de ceci dont une fort grossière version en français est disponible .

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Leonard_Cohen_-_You_Want_It_Darker

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