La Partouze Musicale

Cette semaine j'ai décidé de me reprendre en main, d'être positif, voire constructif et de me demander ce que je peux faire pour mon pays plutôt que de me demander ce qu'il peut faire pour moi (selon la formule bien connue d'un des plus célèbres représentants de la ploutocratie). Il se trouve que j'ai profité du confinement pour suivre le MOOC "Lobbying, Trafic d'Influence et Pots de Vin" de Sciences Po Paris et j'ai donc eu l'idée de mettre en pratique mes connaissances fraîchement acquises en rédigeant un petit projet de loi que j'ai proposé "clefs en main" à ma députée (un exemple typique de personne de droite qui se croyait de gauche). Elle n'a donc plus qu'à y apposer son nom et (à n'en pas douter) brillamment le défendre au parlement (faut quand même bosser un peu dans La Start-Up Nation^TM !).

Ma modeste proposition vise à réconcilier notre Belle Police Républicaine avec l'ensemble des forces vives de notre Belle Nation (a.k.a. La Patrie des Droits de l'Homme^TM). Elle est simple, pragmatique et méritocratique. Je propose en effet que tout policier accusé d'acte et/ou propos violent et/ou raciste et/ou homophobe et/ou sexiste soit immédiatement promu, augmenté, formé (si nécessaire) et affecté à la division nationale d'investigations financières et fiscales (DNIFF) de la Police Nationale où ses talents, sa conscience professionnelle et son sens du devoir ne manqueront pas d'être employés au mieux, dans l'intérêt supérieur de la Nation.

Imaginez un peu...
François Fillon étouffé par un placage ventral lors de son interpellation par les gendarmes suite à sa mise en examen pour « détournements de fonds publics », « complicité et recel de détournements de fonds publics »,
« complicité et recel d’abus de bien sociaux » et « manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique » ...
Patrick Balkany subissant des relations sexuelles non-consenties (et non-lubrifiées) avec la matraque d'un policier venu l'interpeller pour  « blanchiment de fraude fiscale aggravée », « corruption passive » et « prise illégale d’intérêts » alors qu'il se promenait tranquillement dans le parc de son Moulin de Cossy à Giverny...
Isabelle Balkany assistant horrifiée à la scène depuis une fenêtre dudit moulin, touchée par une grenade lacrymogène (malencontreusement lancée par on ne sait qui) et décédant de ses blessures le lendemain à l'hôpital...
Ziad (Takieddine) et Carlos (Ghosn) traqués comme des biches dans une chasse à courre, transis de peur au point de se réfugier à l'intérieur de l'armoire électrique de leur hôtel particulier où ils meurent électrocutés...
Jérôme Cahuzac décédant à la suite de son interpellation pour « fraude fiscale » et « blanchiment de fraude fiscale ». Les premiers éléments de l'autopsie concluant à une fracture du larynx ayant entraîné une asphyxie puis un arrêt cardiaque. Les vidéos de l'interpellation montrant trois policiers ayant recours au placage ventral ; deux témoins affirmant que M. Cahuzac a également subi une clé d'étranglement...
Serge Dassault, abattu sous les yeux de ses enfants dans son bureau au siège du groupe Dassault, sis au rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault, lors de son interpellation pour blanchiment d'argent. Le Parquet national financier étant implacable avec un élu qui « a piétiné toutes les lois qu'il a votées sur le thème de la fiscalité » et « trahi son mandat »,
« l'ampleur de la fraude et sa durée » (des dizaines de millions d'euros cachés à l'étranger pendant quinze ans) justifiant « une peine d'emprisonnement ferme » dont le drame empêchera l'exécution...
Et tant d'autres cailleras dont nous pourrions être débarrassés !

"Killing in the Name" est la deuxième chanson de l'album (majeur) "Rage Against the Machine" du groupe de rap metal⁽¹⁾ Rage Against the Machine sorti en 1992. Ce premier single (explosif) du groupe est sorti six mois après les émeutes de Los Angeles provoquées par l'acquittement de quatre officiers de police blancs accusés d'avoir passé à tabac un automobiliste noir, Rodney King, après une course-poursuite pour excès de vitesse, la scène ayant été filmée par un vidéaste amateur (pas de malinphones à l'époque !).
Cette tirade incendiaire est portée par une ligne de basse en fusion, un martèlement brutal de la batterie et des riffs de guitare au tranchant du meilleur acier... Le résultat est un superbe alliage de hard rock, de punk et de hip-hop chauffé à blanc

Spéciale dédicace à l'Inspection Générale de la Police Nationale.

⁽¹⁾ Mea maxima culpa, j'avais oublié ce sous-genre !

Ecouter avec Deezer     Ecouter avec Spotify