La Partouze Musicale

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche 3 avril 2022

La Partouze Musicale #124 (2022/13)

Désolé pour l'absence de partouze la semaine dernière (et pour l'envoi intempestif prétendant le contraire !), il faisait bien trop beau pour rester cloitré partouzer à domicile ! ;-)

Plus qu'une semaine avant le premier tour de l'élection présidentielle... quel suspens ! Les électeurs qui se prétendent de gauche vont-ils comprendre que - quels que soient les reproches légitimes qu'ils puissent lui adresser, quelle que soit l'aversion(1) qu'il leur inspire - il n'y a qu'UN SEUL candidat porteur de valeurs - et surtout d'un programme ! - de gauche susceptible d'accéder au second tour... à condition qu'ils votent pour lui ? Tous ceux qui déplorent qu'il n'y ait pas d'union de la gauûuche vont-ils accepter le fait qu'il n'y a qu'UN SEUL candidat derrière lequel se trouvent une équipe et surtout un parti susceptibles de fournir non seulement des ministres dignes de ce nom mais aussi et surtout des députés républicains pour siéger dans une assemblée qui soit autre chose qu'une chambre d'enregistrement... à condition qu'ils votent pour lui, puis pour eux ?

Quoi qu'il en soit, à l'issue de cette élection présidentielle, La Partouze Musicale a décidé de se retirer de la vie politique... Que ferons-nous(2) ensuite ? Eh bien tout dépendra justement du résultat de cette élection pardi !
Si par le plus grand des hasards(3) une équipe amie des arts & des lettres, de la musique & de la partouze se retrouvait à la tête de notre beau pays, l'ambiance serait des plus propices à la création d'une boîte à partouze woke et queer où vous seriez tous les bienvenus 8-)
Si, comme il faut malheureusement s'y attendre(4), la branche locale de la World Company est reconduite aux affaires, notre équipe a un business plan tout prêt pour un cabinet de conseil en stratégie partouzarde, optimisation des questions de logistique posées par l'organisation de partouzes et veille concurrentielle en matière d'environnement musical que nous appellerons tout naturellement McPartouze & Company, histoire de recueillir quelques modestes goûtes du ruissellement qui ne manquera pas de continuer...
Quant à l'infime probabilité que les troupes du Mordor(5) déferlent sur notre vieux pays, nous ne vous ferons pas l'insulte de prétendre cela vraisemblable dans l'immédiat... bien que la quasi-totalité de la classe politico-médiatique(6) y travaille depuis de fort nombreuses années et qu'il semble donc logique que ces efforts finissent par payer un jour prochain...
Quoi qu'il en soit, sous une forme ou sous une autre, La Partouze Musicale continuera à être à vos côtés (sauf quand il fait beau !), elle sera toujours avec vous ! :-)

"Dima Maak" (Toujours avec toi) est la chanson qui clôt le tout dernier album de Jawhar, "Tasweerah" (portrait, image, photo) publié il y a deux semaines. Jawhar Basti est un musicien tunisien désormais installé en Belgique après avoir étudié l'Anglais à Lille. Il pratique une pop-folk de haute volée, contemporaine et donc matinée d’électro, plutôt sombre (tout en clair obscur) mais raffinée. Resté fidèle au côté chaâbi (“populaire” en arabe) de la culture tunisienne, Jawhar chante essentiellement en arabe dialectal, dans la langue de sa Tunisie natale « mais sans la véhémence gutturale de nombreux chanteurs arabophones » dixit Télérama, l'arbitre du bon goût et des bonnes manières ! Ça lui aura sans doute évité de perdre un précieux T...

Cet arabe dialectal tunisien c'est la langue maternelle de mes parents mais pas la mienne, je n'ai pas été élevé dans cette langue. Je la comprends cependant, c'est celle dans laquelle je conversais (certes difficilement) avec mes grand-mères qui appartenaient à une génération où les femmes tunisiennes n'allaient pas à l'école (et n'apprenaient donc pas le français). Je peux donc dire que c'est ma langue "grand-maternelle" et c'est sans doute (en partie) pour ça que les chansons de Jawhar me touchent tant, même et peut-être surtout lorsqu'elles comportent ces sonorités gutturales si difficiles à prononcer pour les journalistes de Télérama ;-)

Quoi qu'il en soit, "Dima Maak" est une chanson qui parle du rêve, de l’inspiration, de la capacité de voir la beauté en tout (même dans la véhémence gutturale !). Elle évoque l’idée que cette dernière survit aux siècles.
« Les rêves lisent des poèmes entre nos lignes de vie.
Les rêves conduisent nos pensées et nos passions.
Toujours avec toi, toujours avec toi, la fille du vent ne t’oublie pas.
Toujours avec toi où que tu sois.
»
Personne ne vous traitera de fou si vous entendez dans cette chanson un écho des Tindersticks, même si Nick Drake est l'influence la plus évidente de Jawhar ;-)
"Tasweerah" est une série de portraits, une tentative de Jawhar de se dessiner, de décrire sa personnalité, le monde qui l'entoure et la place qu'il y occupe. Ce n'est pas un disque joyeux, c'est un disque profond et obsédant, même sans en comprendre un traître mot...

Spéciale dédicace à toutes les mamies maghrébines.
Bonne Partouze (avec plein de sons gutturaux) à tous ! :-D

(1) Est-il vraiment plus insupportable que Gargamel, ObersturmBécassine ou Manu le start-upeur ?!...

(2) Il ne s'agit bien évidemment pas d'un nous de majesté mais d'un nous englobant toute notre équipe ;-)

(3) L'équipe de La Partouze Musicale est à la fois pleine d'espoir(s) mais aussi on ne peut plus lucide sur la bollorisation des esprits...

(4) Car nos amis CSP+ ne souffrent pas encore suffisamment dans leur chair pour se décider à infléchir un tant soit peu la folle course du capitalisme vers l'abime...

(5) Pour ceux qui seraient un peu trop pris par l'actualité, il ne s'agit pas des chars russes...

(6) Cela fait bien longtemps que les classes politique et médiatique partouzent allègrement !

Ecouter avec Deezer     Ecouter avec Spotify

Jawhar_-_Tasweerah

dimanche 29 novembre 2020

La Partouze Musicale #72 (2020/48)

Ne trouvez-vous pas cocasse que ce soient les mêmes raclures responsables politiques qui depuis des années nous expliquent que si nous n'avons rien à nous reprocher alors nous n'avons rien à craindre de la vidéosurveillance vidéoprotection qui, aujourd'hui, nous affirment que pour que les forces de l'ordre puissent tranquillement maraver du métèque ou de l'islamo-gauchiste exercer sereinement leur mission républicaine il est indispensable qu'elles ne puissent être filmées ?!...

Pendant des (dizaines d') années on nous a présenté comme contre-modèles et contre-exemples de nos belles démocraties libérales occidentales de tristes dictatures se prétendant pour la plupart communistes (URSS, RDA, Roumanie de Nicolae Ceaușescu, Albanie d'Enver Hoxha, inénarrable Corée du Nord) où tout était gris, les bâtiments, les costumes, la nourriture même sans doute... On nous montrait des magasins vides, des rayonnages vides, des rues vides... On nous faisait entendre des gens tristes, des hymnes tristes, des chansons tristes... Bref ça faisait carrément pas envie et on était bien content d'être né du bon côté du rideau de fer !

Les gens qui nous dirigent ont bien compris qu'au fond la liberté, l'égalité, la fraternité, la démocratie et tout le toutim, ça ne nous importe pas vraiment... Ce qui importe c'est qu'il y ait de la couleur ! On veut de beaux bâtiments, des costumes colorés, des nourritures appétissantes... On veut des magasins pleins, des rayonnages débordants, des rues animées... On veut des gens heureux de consommer, des slogans publicitaires rigolos, des chansons entraînantes ! On veut la 4G, le wifi, le streaming et la VoD ! On veut des grands écrans, des barres de son et des machines à pop-corn ! On veut pas s'emmerder, on veut être tranquille, chacun chez soi et les vaches bien gardées... Du moment qu'elle est colorée, la dictature sera (très) bien acceptée.

"Kelmti Horra" ("Ma parole est libre") est une chanson extraite du premier album d'Emel Mathlouthi auquel elle a donné son titre. Depuis 2012 Emel Mathlouthi a publié trois autres albums - le dernier "The Tunis Diaries" date d'octobre - et je vous les recommande tous. Les amateurs de Joan Baez auront l'impression de rajeunir ;-)
"Kelmti Horra" a été un des hymnes de la révolution tunisienne et du bref "printemps arabe". Les paroles de cette (très) belle chanson ont été écrites par le poète et écrivain tunisien Amine El Ghozzi. Comme vous ne parlez pas (du moins pas encore) l'arabe, je me permets de vous en fournir la traduction (figurant dans le livret du CD) :

Nous sommes des hommes libres qui n’ont pas peur,
Nous sommes des secrets qui jamais ne meurent,
Et de ceux qui résistent nous sommes la voix,
Dans leur chaos nous sommes l’éclat.
Je suis le droit des opprimés,
Arraché par des chiens
Qui pillent le pain quotidien
Et ferment les portes devant l’éclat d'idées.

Je suis de ceux qui sont libres et n’ont pas peur,
Je suis des secrets qui jamais ne meurent,
Je suis la voix de ceux qui ne renoncent pas,
Je suis libre et ma parole est libre.

Je suis libre et ma parole est libre.
N’oublie pas le prix du pain,
N’oublie pas celui qui a semé en nous le chagrin,
N’oublie pas celui qui nous a trahis.

Je suis de ceux qui sont libres et n’ont pas peur,
Je suis des secrets qui jamais ne meurent,
Je suis la voix de ceux qui ne renoncent pas,
Je suis le secret de la rose rouge,
Rougeur que l'on a adulée des années,
Et dont l’odeur a été enterrée
En une journée.
Elle est sortie son voile en feu,
Pour appeler les hommes libres

Je suis une étoile dans l’obscurité,
Je suis une épine dans la gorge de l’oppresseur,
Je suis un vent par le feu attisé,
Je suis l’âme de ceux qui n’oublient pas,
Je suis la voix de ceux qui ne meurent pas.

Du fer, je forme de l'argile,
Avec laquelle je construis une nouvelle idylle
Qui devient des oiseaux,
Qui devient des maisons,
Qui devient vents et pluies.

Je suis les libres du monde uni,
De cartouches je suis.

Spéciale dédicace à Michèle Alliot-Marie.
Bonne partouze colorée à tous ! ;-)

Ecouter avec Deezer     Ecouter avec Spotify

Emel_Mathlouthi_-_Kelmti_Horra