Lorsque le dernier grand incendie sera éteint par la dernière pluie diluvienne et que le peu que ce dernier incendie aura épargné sera englouti par les torrents de boue provoqués par cette dernière pluie, les derniers représentants de l’espèce autrefois dénommée homo sapiens sapiens, serrés les uns contre les autres pour lutter contre le froid glacial des nuits sans étoiles succédant aux mornes journées sans soleil(1) tenteront de lutter contre leur angoisse abyssale en se racontant les légendes entourant leur mythique et glorieux passé.

Comment leurs ancêtres vivaient dans un pays de cocagne où tout était disponible à profusion, en provenance des contrées les plus reculées par-delà les mers(2), comment leurs vénérables chefs(3) ambitionnaient de conquérir d’autres mondes situés par-delà les étoiles, comment leur dieu unique - Mammon dont (presque) tous chantaient la gloire éternelle - leur avait promis un avenir radieux avant de finir lui aussi par dévorer ses propres enfants(4)

Ils se raconteront tout ça en mâchouillant leur maigre récolte de blattes de la journée(5) et peut-être certains mettront-ils ces légendes en musique à l’aide de quelques instruments de fortune faits de peaux et d’os(6).
Ainsi les derniers âges de l’humanité ressembleront fort aux premiers et un cycle cosmique sera alors bouclé.

Cette musique de la fin comme du début des temps(7), c’est pour moi celle du groupe nordique Heilung (ses membres sont norvégiens, danois et allemands !). Tout particulièrement son envoûtante chanson "Norupo", tirée de son troisième album "Futha" publié en 2019. Un disque dont le titre évoque la puissance des organes génitaux féminins et qui était donc prédestiné à figurer dans La Partouze Musicale 8-)

Sur ToiTubeTM - que nos (pas si) lointains descendants évoqueront comme l’antique source de tous les savoirs, à jamais disparue - le superbe vidéo-clip de "Norupo" (tourné en France, dans un site des plus enchanteurs !) est accompagné du court texte hérétique ci-dessous. Hérétique car nous savons bien qu’homo sapiens sapiens est au pinacle de la création, placé là par Mammon l’omnipotent et l’omniscient, source de toute sagesse et pourvoyeur de tous les bienfaits de ce monde…

Remember, that we all are brothers
All people, beasts, trees and stone and wind
We all descend from the one great being
That was always there
Before people lived and named it
Before the first seed sprouted

Et qui sera encore là bien après que la dernière graine aura été gobée par le dernier enfant de Mammon...
En attendant, Bonne Partouze !

P.S. Si vous n’avez pas la patience d’attendre ces jours pourtant pas si lointains (l’impatience n’est-elle pas un des traits de notre époque ?), vous pouvez (re)lire "La Route", (re)voir son adaptation cinématographique, écouter Heilung ou les voir en sabbat concert(8) grâce à Arte qui les a tout récemment filmé lors de l’édition 2021 du festival Alcatraz (ce que j’ignorais avant de commencer à rédiger ce billet mais Mammon GogolTM sait tout, lui !).

(1) Ni soleil ni étoiles ne perceront l’épaisse couche de nuages et de cendres qui recouvrira le monde après le grand incendie planétaire

(2) Difficile alors pour eux d’imaginer qu’autrefois leur monde était recouvert à 70% d’immenses étendues d’eau regorgeant de vie…

(3) Leurs véritables chefs, ceux entièrement dévoués à Mammon, ceux qu’ils admiraient et enviaient ; pas ceux qui faisaient encore semblant de servir le soi-disant "intérêt général" auquel d’ailleurs plus grand monde ne croyait vraiment…

(4) Certains parmi ceux que les cloportes répugnaient par trop avaient bien vite découvert que les nouveaux nés de leur propre espèce rappelaient fort agréablement le porcelet une fois rôtis à la broche… Le passage correspondant de "La Route" a été soigneusement expurgé du film !

(5) Alternativement du "porcelet" pour les plus feignants ou les plus gourmets… mais les deux vont souvent de pair !

(6) Bien évidemment d’origine humaine, what else ?!

(7) Tous deux - tout compte fait - pas si lointains à l’échelle des temps géologiques…

(8) Ainsi, même nos éventuels lecteurs réfractaires au passe sanitaire et membres de la résistance à la dictature mondiale (mais tous dûment équipés en malinphonesTM) pourront découvrir cette partouze de haut vol... mais puisqu’il est question d’amour (car qu’est-ce qu’une partouze sinon une célébration de l’amour, certes quelque peu exubérante) rappelons-leur que même pour le pape François, « se faire vacciner est un acte d’amour », « un moyen simple mais profond de promouvoir le bien commun et de prendre soin les uns des autres, notamment des plus vulnérables »... Sans doute le pape lui-même est-il manipulé par le vaste complot mondial judéo-maçonnique/islamo-gauchiste (barrez la mention inutile) ?!

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Heilung_-_Futha