La Partouze Musicale

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dimanche 10 septembre 2023

La Partouze Musicale #159 (2023/36)

Dans l'abondant courrier des lecteurs que reçoit chaque semaine La Partouze Musicale, une question revient très régulièrement : "Mais pourquoi donc tous ces séjours en Italie ?!" Excellente question mes amis ! ;)

Il me faut tout d'abord rappeler une fois de plus (!) que les Championnats du Monde de Farniente qui se déroulent traditionnellement au mois d'août autour du Lac Majeur ne sont en rien des vacances mais se composent bien au contraire d'un ensemble d'épreuves sportives de très haut niveau nécessitant un entraînement rigoureux et réclamant une discipline d'acier trempé !
Qui plus est, c'est un immense honneur d'être depuis plusieurs années sélectionnés pour représenter la France à cette prestigieuse compétition résolument décroissante et éco-responsable(1) ! 8-)

Ceci étant dit, il me faut désormais vous avouer l'inavouable... En effet, si je qualifie souvent ici celle dont j'ai la chance de partager la vie depuis plus de vingt ans de partouzeuse préférée, c'est bien que j'ai d'autres charmantes camarades de partouze, parmi lesquelles une se distingue tout particulièrement... Eh oui mes amis, dans le cadre de la transparence totale qui caractérise notre époque, je me dois de vous dire toute la vérité, la vérité nue, la vérité crue : j'ai une maîtresse(2) ! Et c'est avec cette maîtresse que je me rends régulièrement en Italie ! 8-)

C'est ce que j'explique à mes collègues lorsqu'eux aussi s'étonnent de ces si fréquents séjours transalpins(3)...  et ils en sont encore plus surpris ! ;)
Vous imaginez sans doute déjà que cette maîtresse est italienne et si ce n'est pas le cas il se trouve que l'on pourrait presque dire qu'il s'agit là de son vœu le plus cher et de son plus grand regret(4). Elle aurait tant aimé être italienne(5) qu'elle aime absolument tout de ce pays avec une mauvaise foi épatante ! Elle aime tout ce qui s'y mange (même des choses qu'elle ne mange pourtant pas en France... chut !) et la pizza est pour elle le summum de la gastronomie mondiale (!), elle aime tout ce qui s'y boit (même des boissons passées de mode en Italie comme l'infâme cedrata Tassoni !), elle s'y régale à la lecture de la presse quotidienne locale (alors qu'elle ne lit aucun quotidien national français...), elle a le projet de visiter les villages les plus reculés du pays (in culo ai lupi, littéralement "dans le cul des loups" c'est-à-dire au milieu de nulle part... alors qu'elle rechigne d'ordinaire à traverser le périph' !), elle va dans les quelques cinémas encore en activité voir les comédies sentimentales les plus sirupeuses (alors qu'elle ne jure que par le cinéma d'art et d'essai TTT) dont elle oublie de suite qu'elle les as vues ce qui lui permet de les revoir sans vergogne lorsqu'elles arrivent en France estampillées "comédie italienne de l'année"... En somme, dès qu'elle pose le pied en Italie et surtout dès qu'elle entend parler Italien, elle se transforme, se métamorphose ; elle met des robes à fleurs, des chapeaux de paille et des lunettes de soleil de starlette de Cinecittà , elle sourit bêtement à tout, à tous, à la vie ! Ceux d'entre vous qui la connaissent l'auront reconnue, il s'agit bel et bien de la mia amica di orgia preferita(6) ! 8-)

Quel homme(7) se priverait de la possibilité d'avoir sans se fouler (sans mensonges, sans double-vie, sans avoir deux lignes téléphoniques...) une compagne et une maîtresse, qui plus est avec leur complet assentiment, que dis-je, avec leur pleine et entière bénédiction ?!? Voilà donc pourquoi je vais si souvent en Italie :-D

"Bellissimissima <3" (littéralement "très très très belle" suivi de l'émoticône cœur) est une chanson publiée en mai dernier par le jeune rappeur italien Alfa et c'est un des tubes de l'été 2023 en Italie 8-)
Succès amplement mérité pour ce morceau simple et diablement efficace (notez les riffs de guitare) qui raconte en seulement 2'37" une histoire universelle et éternelle avec les mots et les clichés d'aujourd'hui ; de la phase initiale d'idéalisation jusqu'aux difficultés et incompréhensions d'une relation réelle (un peu comme dans les montagnes russes du vidéo-clip...), selon le schéma des amours contemporaines, y-compris la pratique du ghosting... ;-)

Ça commence toujours par un "Salut, comment ça va ?"
Qui devient "Qu'est-ce que tu fais ce soir ?"
Qui devient "Allez, on éteint le portable, on passe
off line"
Ce qui revient à dire à tes amis que tu ne les rejoindras pas
Puis ça devient "Allez, allons dîner dehors"
Parle-moi de toi et de tes parents
De l'université, de tes rêves les plus chers
On finit une bouteille et puis je tombe amoureux
Ce qui devient "On est quoi ?", "Juste amis ?"
Qui devient "On fait quoi ?" mais tu le dis
A ta mère qui préfèrerait un mec friqué
Elle n'aimera pas que tu sortes avec un chanteur
Dis-moi, dis-moi une chose qui compte, ce qu'on devient
Profitons du moment, même si c'est un peu étrange
Nous passons des journées au lit, alors nous savons
Que ça finira comme ça (je t'aime)

Tu es si belle, voire très très très belle
Je laisse un point et une virgule quand j'écris sur toi
(?!)
Et c'est si beau
Il y a cette alchimie entre nous
Une réaction inhabituelle
Je ne suis pas sûr de ce qui nous lie, lie, lie
(Belle belle)
Cela nous lie, lie, lie
(Belle, 
be-be-be-belle)

Et ça se termine par un "Hé, tout est OK ?"
Qui devient "C'est qui lui ?", "C'est qui elle ?"
Ce qui fait que les miens ne plaisent plus aux tiens
Ce qui fait que tu me dis : "Allez, fais ce que tu veux"
Ce qui te fait penser que je t'ai trompé
Veux-tu que je te lise les messages avec cette amie ?
Mais tu n'as pas compris que ce n'est qu'une amie ?
Et avec ton troisième doigt tu me montres la sortie
Ce qui fait que je t'appelle, je t'appelle, je t'appelle
Que je t'écris que je t'aime, je t'aime, je t'aime
Mais tu m'as visualisé (mais tu m'as visualisé)
Dis-moi pourquoi tu m'as
ghosté ? (Eh)

Tu es si belle, voire très très très belle
Je laisse un point et une virgule quand j'écris sur toi
(?!)
Et c'est si beau
Il y a cette alchimie entre nous
Une réaction inhabituelle
Je ne suis pas sûr de ce qui nous lie, lie, lie
(Belle belle)
Cela nous lie, lie, lie
(Belle, 
be-be-be-belle)
Cela nous lie, lie, lie
(Belle, 
be-be-be-belle)
Cela nous lie, lie, lie
(Belle, ce qui nous lie, ce qui nous lie, ce qui nous lie)

Tu es si belle, voire très très très belle
Je laisse un point et une virgule quand j'écris sur toi (eh)
Et c'est si beau (c'est si beau)
Il y a cette alchimie entre nous
Une réaction inhabituelle
Je ne sais pas exactement ce qui nous lie, lie, lie (eh-eh)

Spéciale dédicace bien évidemment à ma partouzeuse préférée ainsi qu'à la mia amica di orgia preferita ;-)
Spéciale dédicace également à Noé (alias Nono) qui attaque la dernière année de collège et fêtera ses quatorze ans mercredi ainsi qu'à l'ami Franco qui fêtera lui aussi son anniversaire mercredi (mais on ne dévoilera pas son âge vénérable) ; Joyeux Anniversaire Nono & Franco ! :-D
Bonne partouze à tous :-)

(1) Certes notre équipe s'y rend en avion... mais que celui qui n'a jamais pêché nous jette la première pierre ! 8-)

(2) Explication pour les moins de 30 ans : un plan cul régulier 8-)

(3) Ce billet n'a pourtant été rédigé ni par un pigiste sous-payé ni par un grand modèle de langage...

(4) Ne pas être italienne, suivez un peu ! ;-)

(5) Et il ne fait pour moi aucun doute que si elle l'était (italienne, suivez un peu !), elle ne rêverait que de France ! ;-)

(6) C'est désolant, il semble fort que la langue italienne n'ait que le mot orgie pour désigner une partouze !? :-(

(7) Ah les hommes, ces faibles créatures au cœur d'artichaut et qu'il est si facile de mener par le bout du kiki à la baguette !... Vous savez bien qu'à La Partouze Musicale on n'a peur ni de la répétition ni d'abuser des notes de bas de page ! 8-)

Alfa_-_Belissimissima

dimanche 2 juillet 2023

La Partouze Musicale #155 (2023/26)

Eh non, La Partouze Musicale n'a pas été dissoute par Gérald Darmanin ! Du moins, pas encore... J'ai juste eu énormément de travail ces derniers temps (une échéance professionnelle pour le vendredi 30 juin...) et lorsque je ne travaillais pas j'avais tout juste assez d'énergie pour regarder The Marvelous Mrs Maisel, une série AmazonTM (Pouah cacaaa !) que je vous recommande chaudement, à l'instar de Mona Chollet (Oooh trop bien !) 8-)

Le week-end ne m'a pas complètement permis de me remettre de la folle journée de vendredi et, comme vous le savez déjà, je suis de plus terriblement flemmard... mais je n'avais pas envie de vous laisser deux semaines sans Partouze Musicale, Macron Dieu seul sait ce que le manque pourrait vous pousser à faire : participer à une casserolade un conseil de quartier, rejoindre Les Soulèvements de la Terre RenaissanceTM, voire manifester contre les violences policières l'inflation galopante !

Je me décide donc à avoir recours une fois de plus à la sous-traitance pour rédiger ce billet... Cette fois c'est le Canard Enchaîné que je me permets de piller, plus précisément son dernier numéro, en date du 28 juin, qui comporte en première page, un bref article intitulé "Quel naufrage !" qui synthétise bien plus efficacement que je n'aurais pu le faire ce que j'avais envie de vous dire(1) :

« Avec cette histoire de sous-marin pour milliardaires construit à l'économie pour reposer à côté du "Titanic", on a touché le fond. Beaucoup se sont étonnés du battage médiatique mondial et ininterrompu autour du "Titan" et de ses cinq passagers, alors que la noyade de 700 migrants causée par la marine grecque dans ses eaux territoriales n'a pas suscité autant d'émotions(2). "Une situation intenable" a jugé Obama en personne, s'offusquant de la différence de traitement. "Cinq hommes portés disparus : plusieurs millions pour les sauver. 750 migrants disparus : resserrer les frontières" a écrit la compagne d'Omar Sy(3) sur son compte Instagram. Cela a valu aux deux, et à beaucoup d'autres, des tombereaux d'injures sur les réseaux sociaux.
   Demeure la question : pourquoi un naufrage de milliardaires vaut-il plus que celui de migrants ? Cynique pour cynique, d'un pur point de vue comptable, c'est un non-sens : 700 migrants à 4000 euros la place, c'est 2,8 millions d'euros de recettes. Les trois milliardaires payants, à 250 000 euros la place, n'ont rapporté que 750 000 euros à l'entreprise qui les as tués. Le trafic de migrants est d'un meilleur rapport que le tourisme de milliardaires, mais il émeut moins. Ils sont si nombreux à s'être noyés en Méditerranée depuis dix ans, plus de 20 000, que c'est devenu d'une grande banalité.
   Des milliardaires dans une boîte de conserve qui ne résiste pas à la pression, en revanche, c'est inédit. Cela vaut bien un déluge de moyens pour les sauver - plusieurs avions militaires, une dizaine de navires d'expédition, des véhicules sous-marins autonomes, dont le robot français Victor 6000. Plus personne ne recherche, en revanche, les centaines de femmes et d'enfants qui étaient dans les cales du chalutier coulé. Conclusion : quand on meurt, mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et migrant si on veut que les larmes coulent aussi. »

"Sensitive" (1989) est le second single du groupe britannique The Field Mice (les rats des champs), un des groupes emblématiques du petit (par la taille) label anglais Sarah Records (devenu grand par sa réputation posthume) qui à la fin des années 80 a contribué à créer un nouveau style musical dénommé shoegazing. Ce petit chef d’œuvre de pop indie a été décrit comme "une déclaration d'intention sous forme d'hymne, une défense du sentiment et un commentaire sur la façon dont la sensibilité est critiquée, voire punie". "Sensitive" (réédité en 1991 sur la compilation "Coastal") réussit superbement l'accord de la forme et du fond : une guitare planante et romantique qui se fait tranchante avant de laisser place à une voix douce et fluette qui nous murmure un message naïf et pourtant universel - si tu te montres sensible, tu risques d’être crucifié par ceux qui ne le sont pas - pour ensuite le dissimuler (ainsi que plusieurs petites mélodies successives ou entrelacées en un véritable art du contrepoint(4)) sous une couche de guitare saturée et la caisse claire d’une boîte à rythmes à la régularité mécanique avant de s'achever (quasiment sur un coup de feu) aussi brusquement qu'une vie peut s'arrêter.

Spéciale dédicace à mes deux frères Marwane et Karim qui ont beaucoup aimé Sarah Records, à Michou 007 qui a été acceptée au Master qu'elle convoitait, ainsi qu'à toutes les victimes de la bêtise(5).
Bonne Partouze à tous·tes 8-)

(1) Une récente chronique du scénariste Thomas Bidegain dans feu "C'est encore nous" (RIP) a remarquablement traité ce même sujet...

(2) Ceci dit, à l'issue de ce drame, trois jours de deuil national ont été décrétés en Grèce et la campagne des élections législatives a été interrompue. En revanche, en France, on n'instrumentalise pas une minute de silence pour ce genre de non-évènement ...

(3) Vous aurez noté que trouver le nom de la compagne d'Omar Sy semble être un exploit dont même les fins limiers (un brin misogynes il est vrai et ça ne date pas d'hier) du Canard Enchaîné ne semblent pas capables !...
La Partouze Musicale vous le livre donc en exclusivité : Hélène Sy 8-)

(4) Je vous recommande chaudement d'écouter ce morceau au casque, vous m'en direz des nouvelles ! ;-)

(5) « La bêtise n'est pas, comme on le croit trop souvent, une absence d'intelligence (qui correspond plutôt à la sottise ou à la stupidité), mais une suspension de l'intelligence, et même, très précisément, une suspension volontaire de l'intelligence. » (Isabelle Daunais, « La suspension volontaire de l'intelligence », in Argument, volume 19, n°1, automne-hiver 2017, pages 75-76)

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The_Field_Mice_-_Coastal

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