La Partouze Musicale

Cette semaine j'aimerais vous parler d'un artiste dont la musique me touche tout particulièrement. Si vous le connaissez déjà, tant mieux et si d'aventure vous n'en avez jamais entendu parler mais qu'à la suite de ce modeste billet il s'avère que sa musique vous plaît, vous n'imaginez pas à quel point je serais ravi de l'apprendre !

Je suis quasiment sûr que c'est grâce à FIP - une fois de plus ! - que j'ai découvert Richard Hawley, auteur-compositeur-interprète, guitariste de studio et producteur britannique fort réputé outre-manche⁽¹⁾ et ce à juste titre ; il est même parfois qualifié de héros du rock anglais
Richard Hawley a commencé sa carrière solo relativement tard, à 34 ans, après avoir œuvré comme guitariste au sein du groupe Longpigs que je n'ai pour ma part jamais écouté ! Il a également fait un bref passage au sein du célèbre Pulp (l'un des "big four" de la Britpop, qui ne m'a jamais emballé...) en compagnie de son ami Jarvis Cocker, lui aussi originaire de Sheffield, ville qui est au cœur de l’œuvre de Richard Hawley. Les titres et pochettes de ses albums ont généralement un rapport avec sa ville natale où il vit toujours.

C'est ainsi que son sixième album studio, publié en 2009, s'intitule "Truelove's Gutter" en référence à une rue aujourd'hui disparue de Sheffield, ainsi nommée en hommage à Thomas Truelove, aubergiste du 18ème siècle qui proposait à ses voisins (contre monnaie sonnante et trébuchante) de jeter leurs ordures dans une rigole (gutter) s'écoulant dans cette rue jusqu'à la rivière Don. Richard Hawley étant selon toute vraisemblance quelqu'un d'assez désabusé, plutôt pessimiste et un brin cynique, il est évident que ce titre est également à prendre littéralement : la rigole de l'amour véritable...

C'est un disque dont la sombre beauté se révèle au gré des écoutes, un peu plus à chaque fois, de préférence tard le soir. Ce n'est pas un disque solaire et enjoué, c'est un disque intime et lunaire. Il contient des chansons de la maturité, à la fois portées par l'espoir et ployant sous le poids de l'expérience. C'est un disque à l'atmosphère douce et moelleuse, un disque où l'on se sent bien, absolument pas monotone cependant grâce à de magnifiques arrangements utilisant même des instruments rares comme le waterphone, les ondes Martenot ou le Cristal Baschet.

Sur "For Your Lover Give Some Time", premier single tiré de cet album et magnifique morceau que je vous propose d'écouter cette semaine, vous pourrez entendre du clavecin, de l'orgue, du célesta, du violon, du violoncelle et de la lyre en sus de la classique guitare...
Cette poignante chanson d'amour n'est pas celle d'un perdreau de l'année, c'est la ballade d'un homme d'âge mûr qui ne sait cependant toujours pas y faire avec les femmes et les choses de l'amour. Il a failli oublier dans le train le cadeau d'anniversaire destiné à sa belle, les fleurs qu'il lui offre proviennent du cimetière... Il sait qu'il devrait cesser de fumer, boire moins, rentrer plus tôt à la maison et arrêter de râler... Mais s'il sait une chose de l'amour, c'est qu'il faut surtout donner du temps, de son temps à celle⁽²⁾ qu'on aime.

Spéciale dédicace à ma partouzeuse préférée dont ce sera l'anniversaire demain, Joyeux Anniversaire Ma Douce !
Sur ce, on vous laisse... on a Partouze !

⁽¹⁾ La page que la version francophone de Wikipédia lui consacre est en revanche d'une pauvreté révoltante ! Comparez donc avec son équivalent anglophone...

⁽²⁾ Celle ou celui, vous savez qu'à La Partouze Musicale, vous pouvez venir comme vous êtes... pour parodier une célèbre chaîne de restauration rapide prête à tout pour vous empoisonner !