Hier soir l'équipe de La Partouze Musicale au grand complet a enfin vu le film "Don't Look Up : Déni Cosmique"(1) qui a semble-t-il quelque peu fait parler dans les chaumières... Au cas où vous n'en auriez pas entendu parler, ce film est inspiré par le thème de l'actuelle crise climatique dont personne ne se soucie vraiment. Il raconte la découverte par deux scientifiques qu'une immense météorite va percuter la Terre six mois plus tard, complètement ravager la planète et tuer tous ses habitants. Ils rencontrent les plus grandes difficultés pour prévenir le monde, font face à la désinformation, au déni et aux sarcasmes des milieux médiatique et politique comme du grand public, ainsi qu'à la cupidité et à l'inaction de la présidente des États-Unis sous la coupe du puissant créateur d'une grande entreprise technologique.(2)
Nous avons été agréablement surpris (!) par ce film qui s'est avéré meilleur que ce à quoi nous nous attendions, étonnamment riche dans son exploration des différents aspects du problème...

Cette satire divertissante est certes un pur produit d'Hollywood mais ce film a semble-t-il été reçu très favorablement par la communauté scientifique, en particulier parmi les climatologues. Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe de travail I du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), a ainsi livré ses impressions sur le film dans The Conversation, confiant que le film montre le décalage, qu'elle a souvent ressenti, entre la recherche scientifique, les médias et le pouvoir politique, dont l’immense majorité des décideurs ne lit même pas les « résumés à l’intention des décideurs » du GIEC. Pour elle, le film montre aussi le cynisme et le déni de responsabilité, l’absence de capacité d’analyse d’une situation inédite et des risques associés aux options d’action et à leur échec possible, l’incapacité à se projeter, et l’absence cruelle de leadership, illustrant au passage la manière dont les scientifiques peuvent se retrouver instrumentalisés dans un storytelling politique... Elle souligne cependant les différences importantes qui existent entre le réchauffement climatique (phénomène anthropique, relativement lent et de progression inégale) et la percussion de la Terre par un astéroïde, la métaphore ayant son intérêt mais aussi ses limites.

Il me semble que ces différences sont justement au cœur des raisons de l'inaction face au réchauffement climatique. Le changement climatique ne détruira pas la Terre, il n'anéantira pas l'espèce humaine. Il va considérablement bouleverser notre planète et causer la mort de milliards d'êtres humains (!) et de milliards d'autres êtres vivants(3) mais les régions et les peuples qui en souffriront et en souffrent déjà le plus ne sont pas les plus riches... En gros, nous(4) ne faisons rien parce que nous pensons nous en sortir et que ce sont d'autres qui vont morfler, certains pensent même qu'il y a (beaucoup) d'argent à se faire !

"Solastalgie" est une superbe chanson du groupe Catastrophe, publiée en 2020 sur l'album "GONG!". "Solastalgie" est aussi un néologisme inventé en 2003 par le philosophe australien de l'environnement Glenn Albrecht. Synonyme d'éco-anxiété, il s'agit d'une forme de souffrance et de détresse psychique ou existentielle causée par exemple par les changements environnementaux passés, actuels et attendus, en particulier concernant le réchauffement climatique et la biodiversité. Selon une étude portant sur une dizaine de pays, réalisée en 2021 auprès de 10.000 personnes ayant un âge compris en 16 et 25 ans, près de 60 % des interrogés souffriraient de solastalgie. Il semblerait que les jeunes soient (beaucoup) plus lucides que leurs aînés... Selon le médecin Bertrand Kiefer, l'éco-anxiété est une réalité, notamment causée par le déni et l'absence d'action efficace des autorités face à la crise écologique et l'urgence climatique. Cependant, il critique le fait de médicaliser l’éco-anxiété car cela suggère que l’insensibilité à la crise climatique serait donc la norme. Selon lui, « sur un plan nosologique, l’anxiété devant une nature en effondrement et un avenir hypothéqué est une réaction saine » et c'est plutôt l'« éco-indifférence » qui devrait entrer dans la classification des troubles psychiatriques ! ;-)

L’univers continuera sans nous
Et les villes deviendront des forêts
D'ici là, Bonne Partouze ! 8-)

Spéciale dédicace à Michaëla (a.k.a. Michou 007) dont c'est l'anniversaire aujourd’hui même, à Mélissa qui aura 16 ans mardi ainsi qu'à l'ami Paul F dont ce sera l'anniversaire mercredi... Bonne Partouze Joyeux Anniversaire les amis ! :-D

(1) Nous n'avons pas d'abonnement à FiletFlimTM mais quand on est cantonnier de l'Internet il arrive que l'on braconne un (tout petit) peu... ;-)

(2) Vous aurez reconnu le résumé (légèrement remanié) du film sur Wikipédia... Doigts en forme de cœur pour Wikipédia ! :-)

(3) Mais comme d'hab' les autres êtres vivants on s'en fout ! Ceci dit y en aura quand même moins à manger du coup...

(4) Ce "nous" est purement rhétorique car La Partouze Musicale n'est pas adepte des petits gestes écoresponsables du quotidien et des gouttes d'eau de colibri. Les responsabilités et la culpabilité ne sont en rien diffuses, elles sont concentrées tout en haut de la pyramide sociale et portent des noms connus de tous, personnes ayant du pouvoir et entreprises ayant pignon sur rue...

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Catastrophe_-_GONG