La Partouze Musicale

Il fait beau, il fait chaud, on peut à nouveau profiter des terrasses (c'est important, c'est ce qui nous distingue en tant que pays libre, le fait d'avoir des #terrasses !), l'épidémie reflue, la vaccination va (enfin !) à bon train... Bref, tout va (presque) pour le mieux dans le (presque) meilleur des mondes !

Du coup, ma partouzeuse préférée a décidé⁽¹⁾ - à ma grande surprise ! - qu'il fallait un peu tempérer cet excès de bonne humeur et d'ondes positives et nous nous sommes attelés à la première saison de la série télévisée "La Servante Écarlate" (aka "The Handmaid's Tale" pour les puristes). Nous n'avons pas été déçus, ça calme sa race comme dirait ma grand-mère !

Je n'ai pas lu le roman de Margaret Atwood (ni vu son adaptation cinématographique) et ne juge donc pas la série en tant qu'adaptation⁽²⁾ mais je suis très impressionné par ce que j'ai vu jusqu'à présent (nous avons regardé les huit premiers des dix épisodes que compte cette première saison). L'interprétation d'Elizabeth Moss est exceptionnelle, la photographie est superbe, l'histoire (très) prenante et l'ambiance horriblement oppressante... Bref, c'est une série de science-fiction de très haut niveau, même si le qualificatif de science-fiction semble déplaire à Margaret Atwood qui lui préfère le terme anticipation !⁽³⁾

Quelle n'a pas été ma surprise d'entendre à la fin du quatrième épisode - particulièrement sombre et violent - mon morceau préféré du Penguin Cafe Orchestra, "Perpetuum Mobile" ! L'univers du PCO est en effet aux antipodes de celui de la série... Comme le résume on ne peut mieux Wikipédia, « cette formation restera un cas à part dans l'histoire de la musique du XXe siècle. Elle a su créer, en une vingtaine d'années d'activité, un univers unique, tout à fait personnel, qui a rencontré l'adhésion de nombreux admirateurs à travers la planète. La musique de ce groupe brille par son sens évident de la liberté, ses nombreux possibles, sa grâce et son ouverture vers l'avant-garde, tout en ayant su préserver ses racines anglo-saxonnes (avec parfois même des souvenirs d'un folklore sans âge) ».

"Perpetuum Mobile" est un des morceaux les plus connus du PCO, publié en 1987 sur "Signs of Life", quatrième et avant-dernier album du Penguin Cafe Orchestra qui n'est pas mon préféré, c'est cocasse ! Je crois bien que mon album préféré est le second, tout simplement intitulé "Penguin Cafe Orchestra", le premier que j'ai eu l'immense plaisir d'écouter et dont je ne sais plus comment il s'est retrouvé sur ma platine CD

Simon Jeffes, guitariste classique, multi-instrumentiste, compositeur et arrangeur britannique était le cœur, l'âme et le cerveau du PCO, il est ironiquement mort à 48 ans d'une tumeur (inopérable) au cerveau en 1997... Le groupe s'est brièvement reformé en 2007 à l'occasion d'une série de trois concerts en hommage à Jeffes, à la célèbre Union Chapel de Londres, tous à guichets fermés. Son fils Arthur a alors décidé de reprendre le flambeau avec une nouvelle formation, sobrement nommée "Penguin Cafe" qui a depuis publié quatre albums dont le dernier en date s'intitule "Handfuls of Night" (2019).

Si d'aventure vous ne connaissiez pas cette musique, j'espère de tout cœur que vous aurez plaisir à la découvrir, qu'elle vous enchantera autant qu'elle m'enchante toujours trente ans plus tard. C'est un hymne à la vie, à la joie, au plaisir, à tout ce que détestent les intégristes de tout poil...

Nolite Te Bastardes Carborundorum, bitches !
Autrement dit, Bonne Partouze !

⁽¹⁾ Nous avons passé des années à essayer de déterminer un programme nous convenant à tous les deux lors de chaque soirée télé (nous ne regardons pas vraiment la télé... mais bon, vous voyez ce que je veux dire !) et ce n'est que depuis un peu plus d'un an que nous avons trouvé la formule optimale : chacun choisit à tour de rôle et, si d'aventure son choix ne convient pas à l'autre, ce dernier n'a qu'à aller jouer dans le mixer (comme dirait Calvin !) ce qui tout compte fait arrive très rarement !

⁽²⁾ Démarche que je trouve par ailleurs assez vaine, l'adaptation à un autre medium crée une nouvelle œuvre à part entière qui mérite d'être jugée intrinsèquement

⁽³⁾ Comme bien résumé dans ce commentaire (8 mai 2021 à 7 h 50 min par Apophis) de blog (par l'auteur-même de ce passionnant blog sur les littératures de l'imaginaire), ceci s'explique aisément par le fait que la science-fiction (et ses multiples avatars auxquels l'auteur a d'ailleurs consacré un ouvrage) n'est pas acceptée comme une culture légitime dans les milieux intellectuels littéraires...