D'aucuns (que nous ne nommerons pas) se plaignent que l'on parle beaucoup trop de partouze sur ce modeste blog... C'est un comble !?
Mais notre équipe est prête à tenir compte des critiques constructives et cette semaine nous ne parlerons pas de partouze. En effet, il n'y a pas que la partouze dans la vie, un bon vieux plan à trois c'est pas mal non plus et ça a fait ses preuves ! ;-)

Il y a plus d'un an La Partouze Musicale vous avait proposé d'écouter un orgasme de guitare électrique. Il est plus que temps de vous faire écouter un orgasme de piano ! D'autant plus que cet orgasme pianistique survient au terme d'un plan à trois... 8-)
Un plan à trois orchestré par Nils Frahm entre un piano droit, un piano à queue (!) et un synthétiseur analogique Roland Juno-60 auxquels viennent s'ajouter quelques accessoires (des sex-toys en quelque sorte) tels qu'une boucle à retard analogique Roland RE-501 Chorus Echo ou un modulateur en anneau Moogerfooger MF-102...

Orfèvre du piano et des alliages de son instrument-roi avec l’électronique, Nils Frahm compose depuis Berlin la bande originale des solitudes urbaines, des paysages intérieurs et des sensualités 2.0, à la croisée du minimalisme et des sorcelleries sonores technoïdes. Aucune étiquette (néo-classique, ambient…) ne saurait circonscrire cette musique à la fois maîtrisée et follement libre, lumineuse malgré ses ombrages, expressionniste y compris dans ses sublimes silences.(1) 
"Spaces" (2013), son dixième disque est un album hybride, ni un album studio ni tout à fait un album live mais un collage d'enregistrements analogiques effectués lors d'une trentaine de concerts en deux ans.(2) Quoi qu'il en soit, c'est avec cet album que Nils Frahm est passé d'élégantes compositions pour piano solo à des sonorités plus familières aux amateurs de rave party et aux aficionados des claviers vintages(3), ce qui a propulsé le berlinois au rang de petit prodige de l'hybridation musicale.(4)

"Says" est la deuxième piste de cet album clef dans le brillant parcours de Nils Frahm et ce morceau non seulement prend son temps (8'18") mais fait effectivement plein usage de l'espace. Il empile d'élégantes lignes mélodiques au synthétiseur, de beaux arpèges au piano (piano droit au début, piano à queue pour le final), les étire, les étale, les engage dans de superbes boucles labyrinthiques et en augmente progressivement l'intensité jusqu'à l'apothéose finale... en somme, un orgasme ! :-D

Spéciale dédicace à l'ami Benjamin dont c'était l'anniversaire vendredi ainsi qu'à l'amie Elena qui prendra sa retraite le 1er octobre et va donc enfin pouvoir être déraisonnable ;-) D'avance Bonne Partouze Bonne Retraite Elena ! 

(1) Là, je ne me suis pas embêté, j'ai pillé le site ouaibe de la Philarmonie de Paris qui lui avait consacré une carte blanche le 30 juin 2018, événement que j'ai malheureusement raté :-(

(2) Il en détaille et discute le processus de création dans un très intéressant entretien accordé au magazine Interview.

(3) Vous trouverez sans mal sur ToiTubeTM diverses belles captations de "Says" (notamment pour la BBC ou au célèbre festival de jazz de Montreux). Il en existe une très intéressante où les deux pianos sont remplacés par un unique piano électrique Fender Rhodes, ce n'est certes plus un plan à trois mais la vidéo de ce Live on KEXP vaut le détour ! ;-)

(4) Vous aurez noté comme je me suis retenu de remplacer hybridation par partouze !... ;-)

Ecouter avec Deezer     Ecouter avec Spotify

Nils_Frahm_-_Spaces